Le Cœur de la terre
C’est là qu’est l’épicentre. C’est là que tout commence. J’attends aux aguets. Mes sens sont démultipliés. Je sens l’énergie de la forêt. Le vent souffle à mes oreilles en me demandant de le suivre. Le corbeau se pose sur mon épaule et me raconte des secrets. Il me raconte l’histoire, l’histoire du monde. Il me parle de ma naissance et de ma mort comme d’un seul et unique instant. Un seul et unique instant. L’arbre m’appelle mon frère et me demande où sont mes racines. Mais mes racines, elles sont ici et là-bas. Doit-on n’être ancré qu’en un seul endroit ?
— Extrait de La grande ourse de Penda Diouf
Venez plonger dans les profondeurs de l’âme
Le théâtre est l’art de l’alchimie. Il transcende le réel à la recherche de l’éclat et de la fantaisie.
Pour cette première programmation 2025-26, je me suis plongée dans des écritures au goût de l’indicible. Elles sont récits de vie, histoires sensibles qui cherchent à vibrer dans nos ventres, à faire surgir la musique des profondeurs de l’âme. À Elisa Shua Dusapin, dont j’imaginais son vieil incendie adapté au théâtre, j’ai proposé de devenir, plus largement, ma complice littéraire de cette saison. Ensemble, nous avons fait dialoguer nos pratiques respectives de la scène et des mots. Nous avons tissé une toile autour de sept spectacles, reliés par des fils invisibles. Cartographie de territoires intimes, aux racines sinueuses et anciennes, qui franchissent des frontières, questionnent notre présent tout en dessinant de nouveaux rêves.
Aujourd’hui, j’ai la joie de vous inviter, publics, auteur·ices, artistes, artisan·es, dans un Théâtre LE POCHE multiple et contemporain. Il rayonne avec des créations originales telles que Le vieil incendie, Sous la peau, Territoires intimes, Lettre à mon dictateur et accueille Comeback. On s’inquiètera en janvier marquera le premier rendez-vous du POCHE CABARET de décembre, bientôt incontournable. MARS PUGNACE, intensément féminin, vous ouvre ses portes avec La grande ourse.
Protégé par ses vieilles pierres, loin du tumulte extérieur, LE POCHE veut permettre la métamorphose. Il prend parfois des allures de carnaval ou de conte merveilleux. Venez voir. Si l’on creuse dans cette matière fertile et créative, un cœur chaud se révèle. Ses battements nous guideront de septembre à juin, avec des histoires pour caresser nos âmes.
Chères et chers, bienvenue au cœur de la terre.
— Martine Corbat
Le théâtre me fascine car au contraire de l’écriture d’un livre, il se joue dans un espace-temps commun aux comédien·nes et aux publics, et son langage convoque autant les mots que le corps, les images, le son. En m’invitant à participer à cette programmation, Martine Corbat me permet d’explorer quelque chose d’essentiel dans mon rapport à l’expression : cette pulsation physique, mystérieuse et venue de loin, c’est peut-être cela, pour moi, ce fameux cœur de la terre, que je suis heureuse de partager avec vous. Elisa Shua Dusapin
